La double peine, les limites, facteurs personnels et organisationnels, le burnout, la souffrance au travail et dans la vie.
Pourquoi parler de double peine ? Je pense, en effet, que le burnout ou le harcèlement en entreprise n’apparaissent pas par hasard pour un individu. On repère toujours les mêmes facteurs de vulnérabilité chez la personne qui sont utilisés par l’organisation.
En effet, ce sont des individus, hommes ou femmes, qui sont rigoureux, bienveillants, altruistes et fortement engagés dans leur mission professionnelle mais surtout en quête de reconnaissance dont ils ont manqué dans leur enfance ou leur adolescence ; ainsi se rejoue sur la scène professionnelle ce qui a été vécu avant.
Alors, lorsqu’un individu n’arrive pas à poser des limites dans son travail, n’arrive pas à dire non, n’arrive pas à s’affirmer, bien souvent, l’organisation use et abuse de son investissement.
C’est ainsi que, au sortir de l’école, fraichement diplômé (e), on lui dira, on me dira : « prends ton paquet de cigarettes, nous allons travailler tard… »
Cette incapacité de fixer des limites sous- entend plusieurs choses : le même individu se doit de « faire plaisir » avant tout, il n’existe que dans le regard de l’Autre, il se « soumet » aux injonctions de l’Autre car il en a besoin pour vivre, il a besoin de se sentir reconnu car il a du mal à n’exister que pour lui.
Bien souvent, aussi, aucune limite n’a été posée avant : limite dans le travail (les devoirs doivent être faits), limite en tant que sujet et non objet (se respecter soi avant tout et respecter ses besoins).
Ainsi les organisations d’aujourd’hui profitent de ce manque de confiance en soi qui, lorsqu’elle fait défaut, nous plonge dans l’anxiété de mal faire, dans la culpabilité d’avoir mal fait, dans le regret d’avoir pu faire autrement, dans une image dévalorisante de soi, tellement source de mal-être et terreau fertile pour les organisations.
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